Vous êtes ici : Accueil > Élèves à besoins particuliers > Profils particuliers >

Enfants du voyage

Accueillir un enfant du voyage dans sa classe, c’est organiser les apprentissages en tenant compte de la spécificité du parcours de l’élève et de son vécu.
La première étape est d’entretenir une relation de confiance avec la famille et de favoriser les échanges pour rendre lisible le fonctionnement de l’école.

Rappelons que la scolarisation des enfants du voyage ne relève pas de l’enseignement spécialisé. Les éventuels retards (notamment en lecture) sont liés à une scolarité « itinérante » et ne sont pas à interpréter en terme de déficience.

L’objectif principal est d’une part de donner du sens à l’école pour l’enfant et ses parents en explicitant ses démarches et ses méthodes, et d’autre part d’entretenir une relation de confiance durable.

Pour donner du sens aux tâches confiées à l’enfant, il convient de :

lui expliquer en quoi elles vont lui servir,
l’amener à participer à l’évaluation en repérant ce qui a été fait, ce qui est nouveau, ce qui est su : commenter le travail,
consigner les progrès dans un cahier spécifique,
sélectionner des travaux et apprendre à les commenter pour d’autres destinataires : parents, enseignants…
favoriser un circuit d’échange d’informations et de services (prêt de livres).

Les premiers jours sont déterminants. L’enseignant peut :

recueillir, commenter et mettre en relation avec ceux de la classe les documents en possession de l’enfant qui sont les fruits d’un travail antérieur,
ne pas le mettre trop rapidement devant un travail individuel écrit, préférer le faire travailler en binôme ou avec un tuteur [en fonction de ses capacités],
le laisser rejoindre des coins (bibliothèque, jeux, sciences) à certains moments de la journée de classe,
lui donner des repères de temps et d’espace,
faire appel à ses connaissances spécifiques, mettre en lien le travail de la classe avec ses connaissances antérieures,
le valoriser dans les domaines où il est à l’aise,
entretenir des discussions informelles pendant et hors le temps scolaire,
valoriser l’expérience personnelle de l’élève.

Les éventuels retards observés par rapport à des enfants sédentaires relèvent de problèmes d’adaptation parfois liés :

au langage : le champ lexical s’éloignant du français normé surtout quand la langue employée en famille a un système phonologique différent,
à l’appréhension différente de l’espace et du temps,
à la méfiance par rapport au monde « gadjo » (sédentaire),
aux principes éducatifs différents (liberté de déplacements, des heures de repas…)
à la culture orale recourant peu aux livres et où l’écrit est utilitaire,
au manque d’autonomie face aux tâches scolaires.